Manger & Boire : À la découverte du Bistro St-Malo
Bistro St-Malo, ou quand un chef québécois interprète la gastronomie française avec la générosité de la cuisine méditerranéenne dans le quartier du vieux-port de Québec. Partenaire de cette institution depuis des années, il était naturel qu’elle occupe une place de choix dans nos forfaits «Nomad Gourmand». Olivier – Propriétaire Hôtel Nomad Québec.
Afin de mieux vous présenter cet établissement, nous avons demandé à Pamela MacNaughtan d’y passer une soirée. Pamela est une rédactrice freelance, spécialisée en voyages et gastronomie, établie à Québec. Elle a notamment collaboré à la mise à jour de certains Guides Vert Michelin et DK Eyewitness. Parallèlement à ces activités, elle anime le site Urban Guide Quebec. Pam s’autoproclame Croissant Esthète et mange aussi souvent que possible, et dans toutes ses formes, du homard.
« Je me souviens la première fois où je suis passée devant le Bistro St-Malo. Ce n’était pas très longtemps après mon arrivée à Québec et suffisamment tôt le matin pour que la livraison de baguettes du jour soit encore accrochée à la porte, «So French ». À l’époque, l’endroit s’appelait encore Café St-Malo.
Ouvert pendant les années 80, le Café St-Malo était connu pour ses murs en pierres et vieilles poutres, ses peintures de la rue Saint-Paul et son menu largement inspiré de la cuisine traditionnelle française. Une institution dans le quartier. Quand, à la suite de problèmes de personnel, le restaurant a été vendu en 2018, les nouveaux propriétaires – Philippe Racine (chef) et Philippe Fournier (sous-chef) ont décidé de préserver l’esprit des lieux.
Désormais renommé Bistro St-Malo, les propriétaires ont aussi allégé et rafraîchi la décoration. Un bar a été créé ainsi qu’une salle à manger pouvant être transformée en salon privé à l’étage. Le menu a été renouvelé et une série de plats d’inspiration méditerranéenne viennent désormais compléter les classiques de la cuisine française.
J’ai dîné au Bistro St-Malo, un mercredi soir, installée sur la terrasse alors que le soleil se couchait au loin. À mon arrivée, j’ai été accueillie par Yannick, un grand serveur à l’œil rieur et à la présence bienveillante, qui m’a promis de bien s’occuper de moi pendant toute la soirée. Promesse tenue.
Bien que les moules semblaient être le plat de choix le soir de mon passage, le mercredi a été rebaptisé Moulecredi au St-Malo, j’ai opté pour le tartare de thon, que j’ai attendu en dégustant le cocktail maison. Fruité et d’un vert brillant, ce cocktail est à base de vodka, rhum blanc, curaçao, jus d’orange et seven-up.
Le tartare de thon est arrivé avec une petite salade en accompagnement. Onctueux et à la fois rafraichissant grâce aux petites touches acidulées de pamplemousse, c’est le choix parfait pour commencer le repas en douceur. Depuis que je suis à Québec, j’ai déjà essayé de nombreux tartares de thon et de saumon, mais je les trouve souvent trop assaisonnés. Celui du Bistro St-Malo est quant à lui bien équilibré et figure désormais parmi mes préférés.
Le choix du plat principal a été plus complexe, tellement les plats intéressants sont nombreux à la carte. J’ai un moment pensé à commander le cassoulet ou les ris de veau, le canard confit tout comme le classique steak frite revisité avec cuisson sous vide me tentaient aussi, mais finalement Yannick m’a convaincu de choisir le cannelloni au homard avec sa farce au homard, et rien qu’au homard. Le cannelloni est servi avec une sauce crémeuse à base d’asperges et de menthe, surmonté de pickles de fenouil, d’un peu de salade de pamplemousse et de quelques pointes d’asperges grillées. Le cannelloni est tellement généreusement garni, que l’ensemble a un peu de mal à se tenir une fois coupé, mais c’est certainement pour inciter le convive à prendre de la sauce à chaque bouchée. La menthe rehausse parfaitement le tout, et j’aurais probablement bu la sauce si cela avait été une option.
La carte des vins offre une large sélection de vins rouges, ainsi que quelques blancs, rosés et champagnes. Bien que la liste soit très axée sur les vins français, vous aurez aussi le choix avec quelques belles bouteilles d’Espagne, Italie, Nouvelle-Zélande, et bien sûr du Canada. Pour ma part, j’ai opté pour un sauvignon blanc français qui allait à merveille avec mon plat à base de homard.
Mon assiette de cannelloni était généreuse sans pour autant être trop lourde ni trop riche, idéal pour quelqu’un comme moi qui aime terminer un repas avec un dessert.
Bien que j’adore la crème brûlée, j’ai commandé la tarte tatin, recommandée par Yannick, mais aussi par quelques amis. Ici la tarte arrive avec une pâte feuilletée baignant dans du caramel et surmontée d’une grosse boule de glace à la vanille. C’est décadent, réconfortant et l’expérience vaut vraiment « quelques » calories superflues.
Le Bistro St-Malo, est de ces restaurants dont les habitués parlent comme d’une institution avec un ton révérencieux. Il m’aura fallu des années pour venir y dîner, mais une chose est certaine, je retournerai manger là-bas avant la fin de l’été, certainement plus d’une fois, notamment pour y goûter les moules. » Pamela MacNaughtan
Crédit photo de la page couverture: Le Soleil